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Carnet de voyage d'une joueuse de Go belge en Chine
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19 août 2009

Shanghai, le 18 août

Ce matin, je me sentais mieux. Le petit déjeûner est mieux passé (un guide m'a expliqué une fois que ces petites galettes étaient destinées aux bébés, mais bon, ça au moins je digère) et je me suis perdue dans le métro. Je suis arrivée dans le petit parc vers 10h et j'ai battu le prof deux fois d'affilée à 5 pierres, ce qui veut dire que j'ai mieux joué qu'hier, peut-être grâce au cours ou parce que je me sens mieux dans mon environnement, et puis j'ai laissé gagner la petite fille qui était toute contente. J'avais pris mon gros dico pour qu'elle puisse me parler sans difficulté, mais bon, mes pauvres petites épaules ont bien réalisé que ce n'était pas la solution idéale. Je voulais prendre un métro pour rentrer à l'appart. Je ne trouvais plus la station. J'ai demandé quatre fois mon chemin, et je remarchais tout le temps sur mes pas, on me disait que la ligne 8 était au nord, puis que la ligne 4 était à l'ouest, puis que la ligne 8 était à l'est, puis il y avait ces travaux qui m'empêchaient de marcher sur le trottoir, ces machines dont le bruit m'assourdissait, cette poussière qui me brouillait la vue... Ma sueur se couvre de poussière, une crasse boueuse qui m'agace, je cherche toujours cette station de métro qui n'est nulle part, j'en ai marre, et puis je me retrouve dans un taxi avec la super clim et le sourire du chauffeur.

Je laisse passer quelques secondes. La première adresse qui me passe par la tête : Nanjing Dong Lu. Emmène-moi faire du shopping. Garde-moi au frais dans ton taxi bien lavé. Laisse-moi observer par la fenêtre les ouvriers qui font la sieste sur le sol poussiéreux. Garde-moi à l'abri des regards inquisiteurs. Laisse-moi faire mon boulot de touriste occidentale riche et frimeuse, laisse-moi vider ma carte de crédit dans les librairies chinoises... Garde-moi encore un peu sous tes ventilateurs...

Bon, finalement je rentre à l'appart délestée de 2000 yuans, et, boute-en-train infatigable (oui oui c'est vraiment l'impression que j'ai, dingue non ? Je ne fais pourtant rien de mes journées...) je pars à la recherche d'un lavoir. Je marche je marche, je demande mon chemin, je tombe encore sur des gens qui ne parlent pas mandarin, je me retrouve au milieu d'un immense marché couvert où il n'y a certainement pas de machine à laver. Je vois passer des plats de viande grillée, des woks immenses où les piments se mêlent à l'huile, des morceaux de viande qui pendent aux plafonds, des poissons, encore des poissons, des petits poissons, des poissons argentés, des poissons frétillants, des demi-poissons au sang rose ; puis des légumes, des centaines, des milliers de légumes, des salades et des choux de toutes sortes, des radis immenses... je marche, je marche encore, je me retrouve sur la grande rue, et je finis par déposer mon linge à une petite boutique. Je le récupérerai demain, ce qui n'allège pas mon programme : j'ai rendez-vous au parc avec la petite fille à 10h, cours de Go de 16h30 à 19h30, puis je dois rentrer et reprendre mes vêtements avant 22h. Après, je dois préparer mes sacs pour prendre l'avion, puisque jeudi matin je vole vers Guiyang représenter la Belgique à un grand tournoi d'une semaine.

Bon. Comme d'habitude maintenant, je vais manger un grand bol de nouilles au resto d'à côté. Je commande le même plat qu'hier et - quelle audace !! Je tente de lire le nom à voix haute. Les serveuses attroupées autour de moi m'aident ; il s'agit de nouilles à la cucurbitacée du Sud. Moi ça m'étonne parce que la cucurbitacée de l'Ouest, xigua, c'est de la pastèque ; alors celle du Sud ça doit être du melon ou un truc comme ça, et ça se saurait s'il y avait du melon dans mes nouilles, non ? Une serveuse se précipite dans la cuisine et ressort, au bout de quelques secondes, avec une petite citrouille en main. Eh bien, je ne me serai pas levée pour rien !

Il y a deux moments dans ma journée où mes lunettes s'embuent. Le premier, c'est quand je sors d'un taxi ou d'un endroit bien climatisé et que je me retrouve soudain dans la chaleur épaisse et moite du Grand Extérieur. Le deuxième, c'est quand, le soir, je commande mon bol de nouilles, et que j'observe fascinée les petits légumes qui nagent dans le bouillon brûlant. J'a-dore.

En sortant du restaurant, je vole un cure-dents. C'est très mal. Mais ce n'est pas pour me curer les dents : c'est pour écrire les caractères sur mon nouveau dictionnaire de traduction électronique. Ca, c'est parce que le gros dico chinois-français, c'est trop loooourd !!! Désormais je sais traduire plein de trucs entre le chinois, l'anglais, le français, le coréen, le russe, le japonais, et je sais plus quelle autre langue. Même que si je fais pas gaffe je me retrouve avec tous les titres et les menus en coréen et c'est pas pratique du tout !! Voilà, maintenant je suis à l'appart, et je continue de lire "jia" de ba jin et ça va beaucoup plus vite avec mon nouveau petit jouet.

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