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Carnet de voyage d'une joueuse de Go belge en Chine
Carnet de voyage d'une joueuse de Go belge en Chine
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30 janvier 2007

Toum ou la Nouvelle du Tenuki

Le train l'avait déposée sur un quai froid et pluvieux où une foule anonyme soulignait son insignifiance. Elle, c'était une joueuse de Go, frissonante à l'idée de son premier tournoi. En-dehors d'Internet, elle n'avais encore jamais joué; pourtant KGS avait affermi ses premiers pas depuis 2 ans déjà et ses derniers kyu mûrissaient au soleil d'un progrès persévérant.
Au pied de l'escalier de la gare, un autre joueur de Go lui avait donné rendez-vous pour l'accompagner jusqu'au tournoi. Par conformisme elle avait pris son numéro de téléphone, mais la veille derrière son écran elle était encore persuadée qu'un joueur de Go ne pouvait, dans la réalité, que se démarquer au milieu du commun des mortels; il devait, au moins, briller dans ses yeux la lueur qui illuminait son visage depuis qu'elle avait découvert la chorégraphie de Noir et de Blanc.


Il était arrivé assez tôt ce matin-là pour aider les organisateurs à installer les Goban pour le tournoi. Il jouait depuis assez longtemps maintenant pour que ce genre d'évènement n'éveille plus en lui aucune nervosité, en-dehors de ces moments où, séparés par un simple bloc de bois, un quidam et lui se disputaient les danseuses d'un ballet furieux dont le rythme inhumainement irrégulier était scandé par une horloge impitoyable, à côté du plateau de jeu. L'impatience lui picotait déjà les doigts.


Elle fut forcée de constater, au vu de la foule d'inconnus qui faisaient face à l'escalier, que son contact aurait pu être n'importe lequel d'entre eux. Elle chercha d'un regard vague un 'illuminé', il y avait un guitariste, quelques enfants et une mendiante, qui portaient dans leurs yeux 'sa' lumière; à l'évidence, aucun joueur de Go.


A travers la baie vitrée, il pouvait contempler la ville qui s'éveillait. Banal décor de scène romantique, ce spectacle ne l'avait jamais lassé; il voyait s'allumer les fenêtres d'une lumière chaude de matin dans les maisons à gauche, les néons des fenêtres froides du travail comme en écho, dans les immeubles à droite... Et cherchait dans un acharnement mystérieux et naïf, la lumière qui brillerait dans les yeux d'un autre, d'une autre, âme perdue parmi ces millions d'âmes.


Dépitée elle sortit son portable et, dès le premier "bîîp" elle distingua le joueur de Go; bien sûr, un joueur de Go est reconnaissable entre mille à la sonnerie de son portable.
Hikaru No Go. Version synthétique. Elle dévisage distraitement le type, un indifférent.
"- Salut.
- Salut. Ma voiture est par là. "
L'autre était aussi taciturne qu'elle. Tant mieux.
Assise à la place du mort, elle passa en revue tout ce qu'elle aurait pu oublier; les kifu - le bic rouge - un peu d'argent - une bouteille d'eau - le bic noir - "38 basic joseki" (parce qu'on ne sait jamais...) - son portable - une tablette de chocolat au lait. C'est bon, elle avait tout.
Dans un crissement de pneus, la voiture s'immobilisa au pied d'un bâtiment sans nom.


Il vit arriver Bernard d'abord, qu'il alla saluer. Mais derrière Bernard se tenait une lumière, une étincelle, une jeune fille; timide et pleine de grâce, de longs cheveux châtains dévalant sur ses frêles épaules. Elle était vêtue d'un pull qu'il jugea trop fin pour la protéger de l'hiver et d'une jupe qu'il jugea trop longue pour le protéger du froid. Il sentit le rouge lui monter aux joues tandis qu'il remarquait que ses yeux, deux étoiles de jade, les yeux de cette princesse étaient posés sur lui.

"Celui-là est trop beau pour ne pas être dan", songea-t-elle distraitement en remettant en place une mèche frivole. Elle répondit à son salut d'un hochement de tête et suivit Bernard derrière un Goban pour une partie d'échauffement.

De loin, il jeta un oeil sur la partie de la demoiselle. Bernard lui donnait deux pierres; elle était bien plus faible que lui, installé sur ses 4 dan depuis belle lurette. Il sourit en installant les bouteilles dans le bar, puis alla regarder leur partie.
La demoiselle avait un style étrange et élégant. Bien qu'ayant commencé en conquérant lentement du territoire, elle dévoila tout d'un coup, sur le bord Est, une stratégie d'influence surprenante qu'elle fit travailler en prenant le hoshi du bord Nord, avec la pierre de handicap du Nord-Ouest. Blanc s'était montré trop territorial, la partie était déjà gagnée pour Noir. Une attaque du coin Nord-Est acheva l'affaire: Blanc se fit enfermer sans protester, et dût se débattre pour vivre. Le jeune homme grimaça en contemplant sa demoiselle; Bernard n'avait pas si mal joué, mais elle était une tueuse.

Une tueuse qui pour l'heure, était pâle comme un linge et tremblait, les yeux fixés sur les pierres noires et blanches; un sourire fièvreux avait été tracé sur ses lèvres par un ange mesquin. Le ballet s'était interrompu.

De l'Ouest, Blanc monta sur le centre en Oogeima.

La jeune fille ne bougea pas. Une goutte de transpiration perla sur son front blanc. Elle était très intimidée par ce jeune homme dont elle ne connaissait même pas le niveau, même pas le prénom, et qui regardait leur partie avec tant de placidité. Il avait haussé les sourcils en arrivant devant le Goban, puis n'avait plus bougé. Du coin de l'oeil elle pouvait voir son corps, mais pas son visage; un corps solide, fort, bien bâti. Aurait-on pu y déceler un soupçon de graisse ? Un muscle de trop ? Sous la chemise blanche artistiquement déboutonnée, elle devinait un torse de dieu. Elle rêvait qu'il se retourne, qu'elle eût pu voir son dos et ses fesses; au lieu de quoi elle prit une pierre dans le pot et, la main tremblante, elle défendit le bord Nord.

Ce coup la mit fort en retard. Bernard haussa les sourcils et affermit son Moyo au centre.

Il la regardait à présent. Il avait fixé son regard sur elle, sur son front indifférent, et elle eût aimer rougir à cet instant; feignant de jeter un oeil à la fenêtre elle croisa son regard, frissona et se reconcentra sur son jeu. D'un coup énergique et audacieux, elle reprit de son Moyo et tenta de maîtriser le tremblement de sa cheville.

Qu'il eût aimé en cet instant poser ses mains sur les épaules de la demoiselle !  La masser, l'apaiser, car autant sa frêle timidité lui donnait une apparence gentille, autant il percevait à travers son jeu plus d'agressivité que dans un discours de revendication terroriste.

Au lieu de cela, il arracha son regard de la partie et, prenant un air détaché, alla accueillir les nouveaux arrivants.

Elle cessa aussitôt de trembler.


Fin de yose. Il lui reste un point gote à jouer. Vérifier. Poser la pierre. Appuyer sur l'horloge. Attendre.
Habituée à la rapidité d'un clic sur Internet, elle ne se souvenait pas d'avoir déjà croisé un adversaire aussi lent. Outre son retard sur l'horloge (il était à la fin du byo-yomi), il avait plus de 30 points de retard sur le Goban, perdus dans des erreurs de Tsumego; la cheville droite marquée d'un nouveau tremblement, elle vérifiait frénétiquement qu'il n'y avait pas de seki dans le coin.
Remplir les dame, compter les points; elle sortit sa tablette de chocolat et en proposa à son adversaire, un gros bonhomme tristounet, puis alla noter son résultat. Et passa devant la table où Il jouait.

La chaise qui Lui faisait face était inoccupée. Il frappa la pierre sur le Goban avec un claquement détonnant, un claquement de dan, une pierre de dan... Qu'elle ne comprenait pas. Il appuya sur le bouton de l'horloge, avec bien plus de délicatesse, puis peut-être par hasard leva les yeux sur elle. Elle fit semblant de n'avoir rien remarqué et continua sa route, mais dès qu'elle eut complété le papier approprié elle retourna vers la table où Il jouait. Son adversaire était revenu. Quelques pierres claquèrent avec puissance, et elle avait l'impression de voir tesuji coréen sur tesuji coréen; elle ne comprenait aucun de ces coups. Soudain le beau jeune homme se leva et sans la frôler du regard partit vers le fond de la salle. En le voyant s'éloigner elle admira la courbe de son corps, s'efforçant d'indifférence.
Enfin elle prit le temps de s'attarder sur la partie, elle avait beaucoup de mal à en voir un des deux gagner, aucun groupe de plus de 4 pierres n'avait été tué, aucune grosse coupe; on aurait dit un fuseki prolongé en yose, dans un monde qu'elle ne connaissait pas, où le Tsumego ne servait à rien.

Pour une raison étrange elle rêva de s'asseoir sur la chaise libre et de finir le yose toute seule comme une grande. L'horloge tournait vers le byo-yomi, et le jeune homme était parti... Elle le le chercha du regard dans la salle puis hassa les épaules et se dirigea vers l'escalier.
Il était dehors, tranquillement occupé à fumer dans le vent de novembre. La demoiselle était timide mais elle dût trouver un prétexte à sa présence; elle sentit un subit sentiment de honte à l'idée qu'elle avait traqué le jeune homme.
"- Tu es presque au byo-yomi.
- Merci. Je vais remonter." Il n'avait pas tourné les yeux vers elle.

Ils remontèrent vers la cage d'escalier; d'en haut lorsqu'on les vit surgir, on aurait dit un couple; si beaux, si indifférents, les yeux brillants d'une même lumière.


"- Merci pour la partie.
- Merci. "
Les joueurs débarassèrent rapidement le plateau; le gagnant salua l'autre d'un hochement de tête et partit.
Alors le jeune homme prit une pierre noire et posa le takamoku. Lentement il rejoua la partie, sans lever la tête, et les observateurs un à un s'en allèrent. Seule elle resta. Sans dire un mot, il revisita chaque séquence, en rejouant certaines jusqu'à trouver la forme idéale; puis il leva les yeux sur elle.
"- Tu veux jouer ?
- Oui."
Ils se dirigèrent vers le fond de la salle. Enfin, elle allait percer un mystère. Enfin, elle allait visiter les vestiaires du cours de danse... Du ballet de Noir et Blanc.

La partie fut longue et éprouvante, je ne vous la relaterai pas ici, car elle ne regarda qu'eux; bien que beaucoup soient venus les regarder ce jour-là. Il avait donné six pierres à la demoiselle, et elle remporta la victoire. Sans rien tuer. Et sans sourire.

Il était déçu. Il avait imaginé qu'elle souriait toujours en jouant.
"- Comment tu t'appelles ?"
Mais au moment où il allait répondre, on annonça la seconde ronde. Ils rangèrent hâtivement les pierres dans le brouhaha général, se perdirent de vue à regret.


Le tournoi prenait fin avec son interminable remise de prix, et le jeune homme n'avait pas revu sa belle depuis deux jours. Ils se retrouvèrent par hasard au fond de la salle. Son coeur sursauta en le voyant arriver, avec son regard rêveur et sa démarche assurée; elle tenta un sourire timide...
"- On joue ?" proposa-t-elle, sans reconnaître sa propre voix.
"- Pas maintenant... Ils parlent et puis ils vont ranger les Goban. Tu es dans quel club ?
- Je joue pas en club. Sur Internet.
- Où sur Internet ?
- KGS. Si tu veux, on peut se retrouver pour jouer...  Mon pseudo c'est tenuki21.
- D'accord. Dès que j'ai le temps, j'installe KGS.
- Au revoir ?
- Au revoir, petite demoiselle."


Des mois avaient passé depuis ce tournoi, et elle avait repensé souvent à lui. Etait-il passé sur KGS sans se signaler ? L'avait-il oubliée ?
Elle avait souvent revu son visage le soir dans les étoiles. D'un revers de la main elle avait effacé l'espérance qu'il n'ait pas eu de copine, et elle avait continué d'apprendre le Go de son mieux, espérant juste devenir meilleure pour leur prochaine rencontre.

Jusqu'au soir où, après les cours, elle s'était installé derrière un Goban d'une des grandes salles grises et blanches de KGS, attendant un adversaire. Elle rentrait de l'école et après une journée stressante et ennuyeuse, alle avait pris le soin de régler l'horloge sur 2h00 afin de se détendre dans une partie sérieuse. Elle vit arriver, au bout de quelques minutes d'attente, un [5d?] nommé kikashi21 qui l'aborda: "Salut. C'est moi." "Salut. On joue ?" répondit-elle au quart de tour, réglant le handicap sur 5. Le jeune homme prit place en face de sa demoiselle et, sans un mot, posa sa première pierre, placide et délicat. Pourtant derrière son écran son coeur battait la chamade, il avait le désir de construire avec cette demoiselle une partie mémorable. La réponse à son attaque de coin claqua sur le plateau et résonna longuement dans la salle où ils étaient installés, une salle sans nom et sans âme, vide et blanche, sans silence et sans secret.

Il réfléchit quelques minutes. Il aurait voulu, déjà, s'incruster entre 2 hoshi - mais il était bien trop tôt... Il en brûlait d'envie pourtant... Il pensa à jouer paisiblement, mais il savait sa demoiselle retorse; il ne pouvait se permettre de prendre du retard à 5 handicaps... Il songea, un instant encore, à se montrer tendre ou gourmand mais il posa sa pierre au contact du Tengen.
Seules les indélicatesses de son adversaire pourraient le sauver maintenant, et il le savait, il venait d'opter délibérément pour un jeu timide et intimidant. Elle haussa les sourcils sur cette pierre au contact, et elle les haussa si fort qu'il dût le sentir jusque sur son écran; elle trouvait le coup passionnant.

Elle se força à ne pas frémir. Nobi noir.

Nobi blanc. Elle sentait presque vibrer les pierres sur son écran. Mais elle haussa les épaules: "Il ne peut pas être sérieux..."

En ce moment sa mère à la cuisine découpait un arrogant poivron en lamelles alignées avec la vélocité d'une ménagère indifférente. A quelques rues de là, une petite fille jouait ses gammes au violon, la sol fa mi fa#, fa dièse, fa dièse !!
Tout se passait normalement, tu vois.

Protection du Hoshi supérieur droit en Keima. De derrière le Goban, elle lui adresse un regard interrogateur: "Non mais vraiment, sérieux ?"
Devant son ordi, impassible, il scrute la demoiselle: dans le coin, deux pupilles noires le fixent et déclament leur monologue: "Défense d'entrer". Il fronce les sourcils - pas le coin, ce n'est pas ça qu'il veut...
Sa main droite a quitté la souris. Elle erre dans le vide, courbée en demi-sphère, et son pouce s'agite; l'autre main, posée sur son genou, glisse.

Un train mauve et gris sans histoire ramène chez eux des travailleurs sans bruit; un professeur s'attarde sur un bureau boîteux pour corriger quelques copies, deux vieux se glissent des mots d'amour devant une soupe au potiron.

Blanc a envahi le Moyo Noir. Par J7.
Elle écarquille les yeux sur le Goban, l'étincelle danse. L'horloge scande son inutilité, le combat s'engage, s'accélère. Les deux joueurs tremblent, le silence est nerveux dans la grande salle blanche.

Deux jumeaux de 5 ans et demi prennent leur bain, avec de la mousse qui sent bon. Une vieille se meurt devant sa télévision. Un professeur de piano joue un quatre-mains avec son élève. Mirza et sa maîtresse se balladent, Mirza arrose les réverbères.
Tout se passe normalement, tu vois.

On est bientôt au Yose. Est-elle en retard ? Elle ne compte pas.
Lui compte. Oui, elle a un point et demi de retard. Il ricane, mais il tremble encore.

Soudain tout bascule: il vient de voir un coup... Une intersection... Un point... En un minable clic de souris, elle peut l'achever. Il apprend, en un quart de seconde, la prière. En un quart de seconde, il parle à Dieu. En un quart de seconde, sa vie prend un sens, car sa mort en a pris un. "Faites qu'elle ne voit rien. Faites qu'elle ne voit rien. Faites..."

Une femme de ménage fatiguée repasse le linge de ses enfants, après avoir repassé, par trois fois aujourd'hui, le linge des enfants des autres. Un vieux monsieur endolori s'assied sur un banc, dans un parc gris et brun. Une gamine de 14 ans, affalée dans son lit, téléphone à son amoureux. C'est un moment tendre, elle suçote un bâton de chocolat.

"... qu'elle ne voit rien." Elle n'a pas encore répondu. Elle doit réfléchir ailleurs, n'avoir rien remarqué, chercher à jouer le meilleur Yose...

Non, elle lit. Calme, placide.

"Faites qu'elle ne voit rien..." Il tremble et sent sa chaise trembler sous lui. Sa peau est froide et sa main, collée à la souris, est moite. Il laisse échapper un gémissement et aussitôt se reprend. Trois grandes respirations.

Un nettoyeur de vitres sent ses doigts glacés sous son gant de caoutchouc. Un bébé prononce le mot "banane" pour la première fois, aussitôt récompensé par ses parents en extase. Une jeune fille songeuse dans un bus glisse un imperceptible clin d'oeil à sa voisine d'en face. Dans une salle d'académie, grand parquet ciré, miroir et barre de danse, petites filles en maillot saluant le professeur. Tout se passe normalement, tu vois.

Elle a vu.

Un oiseau dégringole du ciel en plein vol, aussitôt suivi d'un autre.

"- Ludo ? Ludo, tu viens manger ? Je t'ai déjà appelé trois fois !"
Le père ouvrit la porte de la chambre de son fils.
"- Qu'est-ce que tu fais affalé comme ça sur ta chaise ? Tu vas te faire mal au dos ! Allez, viens manger..."
Pas de réponse. Le père s'approche. Voit le sang qui coule, impassible et consciencieux, gouttant le long du lobe de l'oreille du jeune homme pâle comme un linge.


"- Mélanie ? Mélanie, viens à table ! Que se passe-t-il ma chérie, pourquoi tu t'es enfermée dans ta chambre ? Réponds !"

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Commentaires
E
Au départ, j'avais peur d'un calque de "La joueuse de go", de Shan Sa, et j'avais bien tort. Bravo pour la chute! Les parties consacrées aux mouvemnts de go sont un peu hermétiques pour les non-initiés, mais l'ensemble est vraiment emballant.
T
bravo super travail moi ki suis nul en français je suis ébahit (c pour dire fo en vouloir pour ecrire sa<br /> <br /> <br /> ps:ondire ke c imspiré de fait réel non ?
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